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Friday, June 26, 2020

Pause séries : ma mémoire va craquer - Le Monde

taritkar.blogspot.com
Louis Hofmann (Jonas) dans la série « Dark », qui compte trois saisons.

Avant l’interlude estival, j’ai vu la troisième saison de la série allemande Dark, que Netflix met en ligne samedi 27 juin. Les deux saisons précédentes, soit 18 épisodes d’une heure, datent respectivement de 2017 et de 2019, et je les ai découvertes d’un seul coup l’année dernière. Pour m’y retrouver dans le dédale des époques et la foule des personnages créés par le réalisateur Baran bo Odar et la scénariste Jantje Friese, il m’a pourtant fallu un effort de mémoire digne d’une veille d’examen. Mis à part certaines formes de bandes dessinées (comics qui travaillent le même matériau, généralement super-héroïque, depuis des décennies, mangas aux dizaines de volumes…), je ne vois pas d’autre forme artistique que la série qui demande autant de gigabits de mémoire chez ses amateurs.

Dans le cas de Dark, ce permis de séjour dans l’œuvre, qui exige que l’on assimile des généalogies, des géographies, des chronologies, est d’une obtention particulièrement difficile : puisque tous les personnages gravitent autour d’une déchirure de l’espace-temps provoquée par un accident nucléaire, des réalités alternatives communiquent entre elles. On retrouve les mêmes figures, les mêmes situations, combinées de manière différente. On peut s’acharner à déceler la logique qui organise le chaos apparent des passions et des événements.

On peut aussi s’abandonner au vertige que suscite cette fragmentation de la réalité et se satisfaire de l’esthétique barbare qu’elle suscite – finir par se moquer de savoir si les amants tragiques, Jonas et Martha, vivent dans le même univers –, après tout l’important – leur amour, le cataclysme qu’il entraîne, leurs efforts pour l’empêcher – est ailleurs. J’ai préféré la deuxième solution.

Peuple de chroniqueurs

Ce labyrinthe-là, celui de Dark, est d’une navigation particulièrement difficile et sa maîtrise offre des satisfactions plus théoriques qu’immédiates. D’autres apprentissages conduisent à d’autres effets : la fréquentation régulière de plusieurs familles, qu’elles résident à Wisteria Lane ou dans le New Jersey, que leur patriarche soit cadre dans une multinationale ou dans une organisation criminelle, conduit à une familiarité que l’on n’éprouve que rarement à l’égard de ses voisins de la vraie vie. De même l’assimilation d’une science imaginaire – l’héraldique dans Game of Thrones ou la propulsion interstellaire dans Star Trek – offre une sensation exquise de maîtrise du savoir que la réalité refuse souvent.

Reste qu’en ces temps d’offre pléthorique, il faut choisir avec soin les séries auxquelles on offre un volume de stockage dans sa mémoire

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June 26, 2020 at 03:56PM
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Pause

1 comment:

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