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Tuesday, September 8, 2020

« Notre cerveau ne se met jamais en pause » - Le Monde

taritkar.blogspot.com

Carte blanche. Si vous avez pris des congés ces dernières semaines, votre esprit a peut-être eu l’occasion de s’évader. Que vous ayez marché dans la forêt, somnolé sur un transat, pagayé sur un paddle ou encore nagé dans des eaux plus ou moins turquoise, vous avez peut-être laissé vos pensées flotter sans les contraindre. On pourrait croire que, en vacances, lorsque nous ne sommes pas engagés dans une tâche intellectuelle complexe, ou en train de résoudre un problème quelconque, notre cerveau se repose.

Pourtant, ce n’est pas le cas ! Même lorsque l’on ne fait rien de particulier, notre cerveau, lui, est bien actif, dans un mode que l’on appelle aujourd’hui « par défaut », pour qualifier cette activité spontanée. Pendant au moins la moitié du temps où nous sommes éveillés, des pensées surgissent ainsi librement et spontanément. Dès qu’il n’y a plus de contrainte intellectuelle, notre esprit voyage et porte à notre conscience une émotion ressentie, un détail perçu dans le paysage devant nous ou bien nous pousse à repenser à des événements déjà passés ou à imaginer ce qui va arriver plus tard.

Ce flux incessant de la pensée a été décrit pour la première fois il y a plus d’un siècle par le psychologue William James (1842-1910). Aujourd’hui, on utilise le terme de « pensée spontanée » par opposition à la « pensée contrôlée et volontaire », qui s’opère lorsque nous sommes engagés dans une tâche cognitive (travailler, discuter, résoudre un problème). On inclut ainsi dans ce phénomène non seulement toutes les pensées et sentiments qui surviennent inopinément, mais également ce que l’on appelle le vagabondage mental, le rêve éveillé, ou encore la pensée créative.

Flux d’idées et de ressentis

Comment passe-t-on d’une idée à une autre et quelle est la nature du processus de pensée spontanée ? Récemment, Judith Mildner et Diana Tamir, du département de psychologie de l’université de Princeton, ont avancé que cette activité mentale peut être vue comme une forme de mémoire « non contrainte ». Ce flux d’idées et de ressentis puiserait son contenu dans le stock d’informations en mémoire et mettrait en jeu des régions cérébrales similaires à celles impliquées dans le fonctionnement mnésique. Pour étayer leur hypothèse, les auteurs se basent sur le fait qu’au moins 50 % de ce à quoi nous pensons spontanément correspond à des reconstructions à partir d’événements vécus, ou à partir de nos connaissances, et concerne notre passé ou notre futur.

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September 08, 2020 at 11:30PM
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